été également donné à la Chambre des députés dans une discussion récente.
En réalité, il serait bientôt très amoindri, car les hommes aptes à diriger de grandes industries sont rares, et dès que la capacité du chef diminue, les bénéfices s’effondrent. Vérité éclatante que les socialistes ne veulent pas comprendre. Dans l’état actuel de l’industrie, l’homme capable devient un instrument si précieux qu’il est toujours économique de le payer fort cher.
Supposons cependant que le socialisme triomphe, avec son administration collectiviste de l’industrie et son égalisation des salaires. Immédiatement, tous les hommes intelligents : savants, artistes, inventeurs, ouvriers habiles, etc., peu soucieux de voir rémunérer leur talent avec des bons d’aliments, émigreraient vers des pays voisins qui les accueilleraient avec enthousiasme, car le talent fait prime partout. Le socialisme ne régnerait alors que sur une société composée d’individus de la plus basse médiocrité.
Bien entendu, le conquérant qui voudrait s’emparer d’un pays ainsi socialisé n’aurait qu’à lever le doigt. Les socialistes répondront que cela leur est égal puisqu’ils se déclarent de plus en plus antimilitaristes et antipatriotes, et qu’à leurs yeux patron français ou patron allemand représentent la même chose.
Pour leur ôter cette nouvelle illusion, il suffit de les renvoyer aux livres d’histoire montrant la destinée des peuples que leurs dissensions ont conduits sous la loi de l’étranger. La Pologne en est un frappant exemple. Bâtonnés et expropriés par les Allemands, vigoureusement mitraillés par les Russes dès qu’ils crient trop fort, ne pouvant même pas, sous peine du fouet, faire apprendre leur langue dans les écoles à leurs propres enfants, les infortunés Polonais expient durement les luttes civiles ancestrales. Leur destinée devrait être gravée en lettres d’or dans toutes les salles des congrès socialistes où l’anti-patriotisme s’enseigne.
Le socialisme collectiviste qui triompherait quelque part ne saurait d’ailleurs durer bien longtemps. Il ramènerait vite les despotes libérateurs que le peuple acclamerait comme il l’a fait pour tous ceux subis par la France depuis la Révolution. En attendant, les ravages produits seraient terribles. Je suis de l’avis de Laveleye montrant à la suite du socialisme victorieux "nos grandes villes rava-