quelque indépendance à l’égard des électeurs. On l’améliorera encore au moyen des mesures que j’ai indiquées contre la dangereuse armée des fonctionnaires. Lorsque ces derniers seront uniquement, ainsi que dans l’industrie privée, des agents auxiliaires, à l’égard desquels aucun engagement n’aura été pris au début de leur carrière, ils se considéreront comme des serviteurs facilement remplaçables et ne s’érigeront plus en maîtres impérieux.
Enfin le régime parlementaire sera surtout amélioré quand les gouvernants se décideront à faire preuve d’un peu d’énergie et à ne plus pactiser sans cesse avec l’émeute, sous prétexte d’apaisement. Comment, malgré tant d’exemples répétés, les hommes au pouvoir n’arrivent-ils pas à découvrir que leur faiblesse constante, leurs amnisties à jet continu ne font qu’accroître l’armée des révoltés, des incendiaires et des saboteurs ?
Et par le fait seul que les amnisties sont à jet continu, les émeutes le sont aussi. Le bilan en devient de plus en plus sombre.
1907, révolte de deux départements du Midi et mutinerie d’un régiment.
1908, insurrection à main armée de Draveil.
1909, grèves des postiers et des inscrits maritimes, grèves révolutionnaires de Méru et de Mazamet, sabotages variés, emploi de la dynamite pour faire exploser des bateaux.
1910, nouvelle grève des inscrits de Marseille, etc.
Une faiblesse aussi constante que celle de nos gouvernants ne saurait longtemps durer. Quand l’anarchie grandit sans cesse et que le parti de l’ordre faiblit toujours, c’est l’anarchie qui finit par triompher.