Page:Le Bon - Psychologie de l’Éducation.djvu/35

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

manifester de persévérance que dans le maintien de leurs erreurs.

Les seuls points sur lesquels les dépositions de l’enquête se sont trouvées parfaitement d’accord sont relatifs aux résultats de l’instruction et de l’éducation universitaires. Avec une unanimité presque complète ces résultats ont été déclarés détestables. Les effets étant visibles, chacun les a discernés sans peine. Les causes étant beaucoup plus difficiles à découvrir, on ne les a pas aperçues.

Tous, les déposants ont raisonné avec ces traditionnelles idées de leur race dont j’ai montré ailleurs l’irrésistible force. Il fallait l’aveuglement qu’engendrent de semblables idées, pour ne pas concevoir que les programmes ne sont pour rien dans les tristes résultats de notre enseignement, puisque, avec des programmes à peu près identiques, d’autres peuples, les Allemands par exemple, obtiennent des résultats entièrement différents.

Notre vieille Université est sortie bien affaiblie de cette enquête. Elle n’a même plus pour défenseurs les professeurs formés par ses méthodes. Leurs profondes divergences sur toutes les questions d’enseignement, l’impuissance des modifications déjà tentées, les perpétuels changements de programmes, montrent qu’il n’y a, plus grand’chose à attendre de l’Université. Elle représente aujourd’hui un navire désemparé, ballotté au hasard des vents et des flots. Elle ne semble plus savoir ni ce qu’elle veut ni ce qu’elle peut, et tourne sans cesse dans des réformes de mots, sans comprendre que ses méthodes, son esprit, ont considérablement vieilli et ne correspondent à aucune des nécessités de l’âge actuel. Elle ne fait plus un pas en avant