mental, on comprend que l’instruction étrangère dispensée à un peuple donné doit, pour être rendue accessible, et pour amener un progrès certain, remplir des conditions nettement déterminées.
Nous écarterons tout d’abord de notre programme l’enseignement de la philosophie, de la morale, du droit, de la politique, etc…
Quel champ nous reste alors ouvert ? Celui des sciences pratiques. Il est suffisamment vaste pour satisfaire notre désir de répandre l’instruction. De plus les sciences pratiques sont un excellent moyen d’éducation intellectuelle. C’est à l’école des réalités expérimentales, c’est avec elle, et non avec les livres qu’on forme véritablement les esprits.
Notre enseignement sera surtout technique et professionnel. Nous ferons ainsi de nos indigènes de bons auxiliaires.
La première école à créer dans un pays nouveau est donc une école professionnelle. Et son programme doit consister d’abord exclusivement à améliorer les méthodes employées dans le pays. En agriculture, par exemple, il sera évidemment inutile, dans un pays tropical, d’enseigner aux élèves la culture des pays tempérés.
C’est un principe qu’il est bon d’énoncer malgré son évidence, notre tendance étant de donner l’enseignement pour lui-même et de faire apprendre ainsi à l’élève toutes sortes de choses dont il n’aura jamais à se servir plus tard.
Donc le premier effort d’éducation directe doit consister à améliorer la technique des métiers déjà existants, des petites industries locales. Et encore faut-il en cela beaucoup de discernement. Vouloir