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CHAPITRE V

L’enseignement des langues.



On sait combien sont variables les aptitudes mentales des hommes. Tel qui apprendra sans difficulté la mécanique n’apprendra jamais la peinture, et l’on peut être un grand physicien sans posséder la moindre disposition musicale. Ce devrait être même un des rôles les plus importants des professeurs de diagnostiquer les vraies aptitudes d’un élève et de le diriger vers les études pour lesquelles il a des dispositions naturelles.

Mais, si variées que soient les aptitudes des individus, si grande soit l’impossibilité de leur apprendre à tous les mêmes choses, il en est une cependant, la langue parlée autour d’eux, que tous les enfants, des plus intelligents aux plus bornés, apprennent sans difficulté et sans travail.

Seuls font exception les individus atteints d’idiotie congénitale complète. Le fait même qu’un individu ne peut apprendre sa langue maternelle suffit, sans autre examen, à le faire enfermer dans un établissement d’aliénés.

Et il ne s’agit pas, bien entendu, uniquement de la