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ganistes sont saturés de l’esprit sectaire et n’ont de commun que la haine réciproque qui les anime. Ce n’est pas avec de tels sentiments qu’ils pourraient guider leurs élèves dans ces régions sereines des causes, où la compréhension de la genèse des croyances remplace la haine et l’invective. L’intolérance est peut-être le plus terrible défaut des Latins, celui contre lequel une Université éclairée, possédant un peu d’esprit philosophique, devrait réagir chaque jour. La perte en bloc de leurs colonies n’a pas amené les Espagnols à faire trêve aux perpétuelles dissensions religieuses qui les déchirent. L’Italie donne le même spectacle, la France également. Il semblerait que la notion de solidarité, si puissante chez les Augla-Saxons, s’efface de plus en plus chez les peuples latins. C’est là peut-être une des principales raisons pour lesquelles ces peuples, si longtemps au premier rang de la civilisation, descendent lentement à des rangs inférieurs. À cette décadence, l’esprit universitaire, comme l’esprit congréganiste, aura contribué pour une large part.


§ 2. — MÉTHODES PSYCHOLOGIQUES D’ÉDUCATION.


Les bases psychologiques de l’éducation sont les mêmes que celles de l’instruction.

Plus encore de l’éducation que de l’instruction, on peut dire qu’elle est seulement complète lorsque le conscient est passé dans l’inconscient. Les qualités du caractère : volonté, persévérance, initiative, etc., ne sont pas filles de raisonnements abstraits et ne s’apprennent jamais dans les livres. Elles ne sont fixées que lorsque — héréditaires ou acquises —