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§ 5. – LA PÉDAGOGIE ACTUELLE.

Tout ce que nous venons de dire montre l’importance extrême de posséder des règles d’éducation dérivées des principes que nous avons exposés. Ces règles ne pourront être établies que lorsque, ayant étudié avec beaucoup de soin la psychologie des animaux et des enfants, nous saurons dans les moindres détails comment fixer chez eux les habitudes et créer les instincts. On peut dire de ce sujet qu’il est à peine effleuré. C’est seulement lorsqu’il sera bien connu qu’un véritable traité de pédagogie pourra être écrit. Ce serait un des livres les plus utiles composés depuis les origines de l’histoire.

En attendant, il faut nous résigner à n’avoir que l’empirisme pour guide, et nous borner à tirer des principes fondamentaux que nous avons exposés quelques règles générales pour les cas particuliers qui se présentent. C’est évidemment demander beaucoup à l’intelligence des éducateurs, et voilà pourquoi nous voyons si peu d’entre eux réussir dans leur tâche. Les bons éducateurs sont aussi rares que les bons dresseurs.

Les universitaires les plus éclairés reconnaissent eux-mêmes combien leur pédagogie est rudimentaire et incertaine.

Il ne peut être question, écrit justement M. Compayré, d’établir une pédagogie définitive, qui ne sera possible que lorsqu’une psychologie rationnelle aura été constituée.

Dans le volume, Instructions, programmes et règlements, publié en 1890, et qui régit toujours notre enseignement, M. Léon Bourgeois, alors ministre de