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au lycée, des répétiteurs, des professeurs, des principaux, des proviseurs[1].

On voit le vague et l’imprécision d’un tel programme. « Substituer aux méthodes des Jésuites des méthodes qui provoquent l’activité d’esprit des élèves, leur esprit d’observation, leur jugement. » Parfait, mais quelles sont ces méthodes ? C’est justement ce que M. Payot, et tous les auteurs de l’enquête, omettent de nous dire. Et s’ils ne le disent pas, c’est assurément qu’ils ne le savent pas. Quant à donner « aux idées directrices de la vie morale et aux sentiments moraux, une force, une cohésion qui ne peuvent être que l’œuvre lente et patiente de tout le personnel », n’est-ce pas évidemment parler pour ne rien dire ? Puisque le personnel en question n’a pas obtenu jusqu’ici les résultats demandés, c’est qu’il est incapable de les obtenir. Croit-on vraiment avec d’aussi vaines objurgations modifier sa mentalité actuelle ? Des conseils un peu plus pratiques eussent été avantageusement substitués à ces considérations enfantines.

M. Payot n’est pas le seul qui ait formulé devant l’enquête d’aussi vagues conseils. Nombreux sont les déposants ayant aperçu les qualités qu’il faudrait donner aux élèves. Aucune perspicacité n’était nécessaire pour cela.

Il faudrait donner aux élèves non pas le goût de l’abstrait, mais du concret, développer chez eux l’esprit d’observation et d’initiative, toutes qualités qu’on rencontrera assez difficilement chez nos élèves, parce que rien dans notre éducation ne les y dispose[2].

Rien n’est plus vrai, mais encore une fois, quelles

  1. Enquête, t. II, p. 642. Payot, inspecteur d’Académie.
  2. Enquête, t. Il, p. 564. Potel, professeur au lycée Voltaire.