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CHAPITRE V

La question de l’enseignement moderne et de l’enseignement professionnel.


§1. — L’ENSEIGNEMENT MODERNE.

L’histoire de l’enseignement dit moderne constitue un exemple frappant de l’impossibilité d’accepter les réformes les plus simples, les plus urgentes, lorsqu’elles ont à lutter contre les facteurs moraux — opinions, préjugés, etc., — que nous retrouvons à chaque page de cet ouvrage.

Un ministre entreprenant, M. Léon Bourgeois, avait rêvé, il y a quelques années, de réformer à lui seul et sans bruit notre détestable éducation classique. À force de ténacité, nous l’avons vu plus haut, il obtint d’établir à côté de l’enseignement gréco-latin, un enseignement dit moderne, que terminait un baccalauréat spécial. Le latin et le grec étaient remplacés par des langues vivantes et des sciences.

Les programmes de cet enseignement étaient excellents, la réforme théoriquement parfaite. Les résultats furent pitoyables.

Ils furent pitoyables parce que la réforme eut contre elle l’opposition sourde de toute l’Université.