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CHAPITRE III

La question du grec et du latin.


§ 1. — L’UTILITÉ DU GREC ET DU LATIN.

On connaît les interminables discussions auxquelles a donné lieu, depuis plus de trente ans, la question du grec et du latin. Elle est entrée maintenant dans cette phase sentimentale où la raison n’intervient plus.

Toutes ces discussions ont fini cependant par ébranler un peu chez les générations nouvelles, n’ayant pas encore d’opinion arrêtée, le prestige des langues mortes. Les esprits indépendants remarquent facilement que ces langues n’ont plus guère pour défenseurs — en dehors des pères de famille intimidés par le fantôme des traditions séculaires et d’un certain nombre de commerçants illettrés — que les professeurs qui vivent de ces langues ou de vénérables académiciens qui en ont vécu. Ces derniers défenseurs de l’éducation gréco-latine se montrent eux-mêmes de plus en plus hésitants, de moins en moins affirmatifs. Tous d’ailleurs sont bien obligés de confesser que les langues anciennes sont si mal enseignées par l’Université, qu’après sept ou huit ans d’études les élèves n’en possèdent que de vagues notions très vite oubliées aussitôt l’examen passé. Les élèves les