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Mais — j’y insiste à nouveau — toutes ces mesures ne peuvent avoir qu’un caractère provisoire. Dès aujourd’hui il faut préparer cette réforme profonde qui réalisera l’idéal de l’éducation, je veux dire l’union dans la personne d’un même maître des fonctions de professeur et de répétiteur[1].

Malheureusement, bien que, — un philosophe dirait parce que — sortis des rangs les plus humbles de la démocratie, les universitaires se croient des personnages importants, et rougiraient d’être confondus avec les répétiteurs, personnages sans aucune valeur évidemment, puisqu’ils ne sont que licenciés, c’est-à-dire incapables de réciter autant de choses qu’eux !

En Allemagne, ces grotesques préjugés n’existent pas.

J’ai vu en Allemagne un professeur, très versé dans la philosophie de Kant, enseigner à la fois la danse, l’histoire naturelle la musique, au lycée de jeunes filles[2].

Mais nous sommes en France, pays démocratique, et non en Allemagne, pays aristocratique. Il faudrait donc qu’un ministre eût la main prodigieusement énergique pour exécuter la réforme dont il vient d’être question dans ce paragraphe, et qui est pourtant une des plus importantes à réaliser aujourd’hui.

§ 3. LA RÉDUCTION DES HEURES DE TRAVAIL.

La réduction des heures de travail, plusieurs fois proposée devant la Commission, serait évidemment une excellente mesure, mais bien difficilement applicable avec l’organisation actuelle des lycées. On a fait remarquer très justement devant la Commis-

  1. Couyba. Séance de la Chambre des Députés du 12 février 1902 ; p. 614 de l’Officiel.
  2. Enquête, t. I, p. 335. Boutroux, de l’Institut, professeur à la Sorbonne.