Page:Le Bon - Psychologie de l’Éducation.djvu/133

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aux commanditaires qui avaient prêté des fonds pour les créer. Quant aux autres maisons d’éducation congréganistes, bien que ne recevant aucune rétribution du budget, alors que les lycées lui sont si onéreux ils faisaient à ces lycées une concurrence des plus redoutables et leurs succès s’accroissent chaque jour.

Toutes ces observations sont d’ailleurs de l’histoire déjà ancienne. L’Université ne pouvant lutter contre l’enseignement des Frères a obtenu qu’il fût supprimé. Les professeurs durent aller porter leurs méthodes dans des pays étrangers qui les ont reçus à bras ouverts.

Les résultats obtenus par l’enseignement congréganiste sont incontestables, mais l’enquête n’a pas su en montrer les causes. Elles sont pourtant bien évidentes. Elles résident simplement dans la qualité morale des maîtres. Tous avaient un idéal commun et l’esprit de dévouement qu’un idéal inspire. Cet idéal peut être scientifiquement traité de chimère, mais la qualité philosophique d’un idéal est absolument sans importance. Ce n’est pas à sa valeur théorique qu’il faut le mesurer, c’est à l’influence qu’il exerce sur les âmes. Or, l’influence de l’idéal qui guide les congréganistes est immense. Tous ces professeurs à peine rétribués sont dévoués à leur tâche et ne reculent pas devant les plus humbles besognes. À la fois surveillants et professeurs, ils s’occupent sans cesse de leurs élèves, les étudient, les comprennent et savent se mettre à leur portée. Leurs origines familiales sont au moins aussi modestes que celles des professeurs de l’Université, mais leur tenue générale est infiniment supérieure, et, par contagion, celle de leurs élèves le devient également. Il n’y a pas à