La troisième raison du prix excessif de l’enseignement des lycées est que les proviseurs n’ont absolument aucun intérêt à faire des économies et ont même un intérêt sérieux à n’en pas faire. S’ils économisent, ils gênent la comptabilité des bureaux. Immédiatement, on réduit leur budget et on ne le rétablira plus, même en cas de nécessité, ce qui, pour l’avenir, leur servira de leçon.
Le passage suivant de l’enquête est fort typique sur ce point.
Une petite réforme pourrait être intronisée immédiatement. Elle consisterait à permettre aux proviseurs, sous contrôle toujours, de disposer librement des économies qu’ils réalisent sur le budget de leur établissement. Aujourd’hui, lorsqu’un budget est fixé, le proviseur n’a aucun avantage à faire des économies. S’il en a réalisé 1.500 francs par une surveillance attentive sur le chauffage, l’éclairage, etc., on lui dit « Cette année vous pourrez faire les mêmes économies que l’an passé, » et on diminue d’autant son budget. Il faudrait laisser le proviseur appliquer à ce qu’il croirait bon les économies qu’il parviendrait à réaliser[1].
- ↑ Enquête, t. Il, p. 637. J. Payot, inspecteur d’Académie.