Page:Le Bon - Psychologie de l’Éducation.djvu/109

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le moindre accident nous amène les responsabilités les plus graves.

M. le Président. Ne peut-il pas arriver des accidents dans les cours aussi bien que dans le parc ?

M. Staub. Les élèves y sont surveillés.

M. le Président. Et vous craignez les responsabilités pénales ?

M. Staub. Ce n’est pas une crainte vaine.

M. Plançon. Nous avons l’exemple de nos collègues de Louis-le-Grand et de Charlemagne, celui-ci a été bel et bien condamné à 5.000 francs d’amende, parce qu’un élève, en jouant, avait passé la main dans une vitre et s’était blessé.

M. le Président. C’est donc la magistrature qui doit être accusée du peu de liberté des élèves au lycée Lakanal ?

M. Staub. Tous les arrêts rendus en ce sens ont recherché s’il y avait eu ou non manque de surveillance.

M. le Président. Si la jurisprudence était modifiée, auriez-vous une raison d’exercer la même surveillance sur les élèves ?

M. Staub. Oui, monsieur le Président.

M. le Président. Il est un peu pénible de ne pas même procurer aux enfants cet agrément qui est un des meilleurs à leur offrir.

Vous ne voyez pas le moyen d’utiliser ces grands espaces pour l’éducation des enfants. Vous n’en sentez pas le besoin ?

M. Staub. Je ne dis pas que ce serait une mauvaise chose, mais ce serait une organisation spéciale ; j’ai trouvé une organisation toute faite en arrivant.

Bien entendu, avec un régime pareil et conforme, d’ailleurs, à la volonté des parents, ce lycée champêtre ne saurait attirer plus d’élèves que les lycées urbains. La suite du dialogue entre le Président et le proviseur indique bien que le digne fonctionnaire n’a jamais compris pourquoi.

M. le Président. Le lycée Lakanal se développe lentement.

M. Staub. Nous avons eu un moment de prospérité au début, puis le lycée a baissé, mais il a remonté.

M. le Président. Combien pourrait-il loger d’élèves ?

M. Staub. 630 internes.

M. le Président. Et combien en a-t-il ?