L’enquête dont nous allons reproduire quelques passages y contribuera peut-être. Elle nous montrera surtout combien est difficile chez les peuples latins le problème de la réforme de l’éducation.
Le lycée est une caserne fort mat tenue, si l’on veut, mais enfin une caserne. Cette définition a été plusieurs fois donnée devant la Commission.
Dans les grands lycées, vous avez 400, 500, 600 et jusqu’à 800 internes ; par conséquent le lycée ne peut être qu’une caserne, chaque élève est un numéro, et il est impossible, quels que soient l’attention et le scrupule du proviseur et du censeur, qu’ils connaissent les élèves même par leur nom[1].
Quand un lycée a 1.200 internes, sans préjudice de plusieurs centaines d’externes, il est encombré. Pour y maintenir l’ordre matériel, on ne peut qu’y adopter des règlements étroits et rigoureux, semblables à ceux d’une caserne. En tout cas, il est impossible de faire autre chose que suivre la tradition aveuglément, en se conformant de point en point aux précédents[2].
Le lycée est sur tous les points du territoire géré par des règlements méticuleux et uniformes, partout identiques.
Les élèves de nos lycées et collèges, en ce qui concerne le travail sédentaire, sont divisés, d’après leur âge, en deux catégories :
a) Les enfants de sept à treize ans, qui sont astreints à un travail de dix heures par jour ;
b) Les enfants de treize ans et au-dessus, qui sont astreints à un travail de douze heures et même treize heures par jour quand ils assistent à la veillée facultative.
La Commission considère ce règlement comme tout à fait contraire aux exigences d’une bonne hygiène. On ne saurait imposer, sans de graves inconvénients, à des hommes faits, dix et douze heures par jour de silence et d’immobilité, d’application intellectuelle, dans un local fermé et insuffisamment aéré. Et ces exigences ne sont pas seulement nuisibles, elles sont