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matériels, mais ils doivent leur force principale à des éléments mystiques, identiques à ceux qui, depuis les origines de l’Histoire, ont dominé la mentalité des peuples.

Malgré tous les progrès de la philosophie, l’indépendance de la pensée reste une illusoire fiction, L’homme n’est pas conduit seulement par des besoins, des sentiments et des passions. Une croyance est nécessaire pour orienter ses espérances et ses rêves. Jamais il ne s’en est passé.

L’antique mysticisme a conservé, toute sa puissance. Ses manifestations n’ont fait que changer de forme. La foi socialiste tend à remplacer les illusions religieuses. Dérivée des mêmes sources psychologiques, elle se propage de la même façon.

J’ai déjà montré longuement, ailleurs, que le mysticisme, c’est-à-dire l’attribution de pouvoirs surnaturels à des forces supérieures : dieux, formules ou doctrines, constitue un des facteurs prédominants de l’Histoire.

Il serait inutile de revenir ici sur des démonstrations qui m’ont servi, jadis, à interpréter certains grands événements, tels que la Révolution française et les origines de la dernière guerre. Je me bornerai donc à rappeler que la domination de l’esprit par les forces mystiques peut seule expliquer la crédulité avec laquelle furent admises à tous les âges les plus chimériques croyances.

Elles sont acceptées en bloc sans discussion. Dans le cycle du mysticisme où s’élabore la foi, l’absurde n’existe pas.

Dès que, sous l’influence des éléments de persuasion que je résumerai plus loin, la foi dans une doctrine