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à en souffrir. Liée d’abord au sort de la Gaule romaine, elle allait rester attachée à celui de la France jusque vers le XIe siècle, manifestant pour elle autant de sympathie que d’aversion pour les Germains.

Quand, sous les successeurs de Charlemagne, les Allemands cherchèrent à s’emparer de l’Alsace, s’ouvrit une période de lutte, très instructive pour l’intelligence du problème que nous traitons, car elle montre à quel point fut profonde et constante la résistance des Alsaciens aux influences germaniques.

Le traité de Verdun, en 843, ne les concéda pas à l’Allemagne, mais fit de leur pays un État intermédiaire où régnait Lothaire, petit-fils de Charlemagne. C’est seulement en 855 que Louis le Germanique réunit l’Alsace à l’Allemagne.

Ni l’Alsace ni la France n’acceptèrent cette violence. Pendant un siècle et demi, les Alsaciens ne cessent d’appeler la France à leur secours. Mais, obligés de se défendre à l’autre extrémité du royaume contre les Normands, nos rois furent contraints d’abandonner l’Alsace, après l’avoir reconquise plusieurs fois.

En 979, l’Alsace peut être considérée comme définitivement rattachée à la Germanie. De cette date commencent pour elle des luttes répétées et une insécurité permanente. Elle était conquise mais non soumise. La suite de son histoire le prouve clairement.


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Les compétitions des empereurs germaniques ayant couvert le pays de ruines, les Alsaciens réussirent à