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FRÉDÉRIC NIETZSCHE

Le nom de Nietzsche a déjà été imprimé dans la Revue bleue, le Figaro, la Revue des Deux-Mondes. Mais ceux qui en ont parlé ne l’ont guère lu. Le plus substantiel des articles qui ont été publiés sur la philosophie si concrète et si complexe de Nietzsche, celui de M. Téodor de Wyzeva, doit être considéré comme non avenu : il a fort étonné ceux qui connaissaient Nietzsche. Avec toute la désinvolture d’un journaliste, Monsieur Téodor de Wyzeva s’est contenté de lire un livre de jeunesse : Menschliches, allzumenschliches ! (Humain, trop humain !) où l’on aurait peine à trouver trace des véritables idées de Nietzsche ; si bien que Monsieur Téodor de Wyzeva traite de nihiliste le plus affirmatif des penseurs, de pessimiste celui qui a eu le plus de confiance dans la vie.

La vie — voilà en effet le mot de la philosophie de Nietzsche. Loin d’être pessimiste, il est le philosophe de la confiance, de la santé, de la joie. Sans doute il a commencé par être « le plus enragé » des shopenheuériens, mais il n’a pas tardé à s’affranchir de la