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Salvatore Viganô


Il n’y a plus aujourd’hui que les stendhaliens pour connaître le nom de Viganô. Celui que Stendhal plaçait dans son estime aussi haut que Napoléon, Monti, Canova, et Rossini, celui qu’il égalait à Shakespeare est totalement oublié [1]. La chorégraphie est sans doute de tous les arts le plus périssable. Dès que l’animateur, dès que celui qui dispose et fait mouvoir les groupes de danseurs en d’harmonieux équilibres, n est plus là pour surveiller les évolutions cadencées de sa troupe, tout se disloque. Deux ans après la mort de Viganô, Stendhal parle de ses « admi-

  1. Viganô est à peine mentionné dans les histoires de la Danse. Vuillier se borne à citer à son sujet un passage de Stendhal. Je pensais être le premier à mètre occupé de Viganô et la présente étude était déjà presque terminée quand j’appris que M. Levinson, dont l’érudition en matière chorégraphique est universelle, avait consacré un chapitre de son ouvrage sur les Maîtres du Ballet, publié en langue russe à Pétrograd en 1915, à Stendhal et Viganô J’ai été heureux de constater que ses conclusions étaient à peu près identiques aux miennes.