de la mythologie grecque. La nouvelle année peut se métamorphoser en une boîte de Pandore d’où peuvent sortir tous les maux. Au 1er de l’an de 1914, l’humanité était loin de pouvoir prévoir l’assassinat de Sarajevo et l’affreux cataclysme qui s’en est suivi.
Se sentant à la merci des aléas d’une future période de trois cent soixante-cinq jours, les hommes se rapprochent et fraternisent. Entre gens depuis longtemps ou depuis la veille en froid, on n’a pas le courage de se refuser bon accueil, et que de brouilles, de colères, d’animosités et même de haines ne s’apaisent-elles pas dans une chaleureuse accolade accompagnée d’un bon souhait pour toute l’année. Les mains, et aussi bien des lèvres se joignent.
Au fond, on est sincère ; la meilleure partie de l’âme prend le dessus ; car, il n’est pas dans la nature de l’homme d’endurer indéfiniment l’état morbide de la mésintelligence avec ses semblables. N’éprouve-t-il pas dans sa conscience une satisfaction profonde de se sentir, d’esprit et d’action, en harmonie avec tous ceux qui l’entourent ; c’est déjà un petit coin de bonheur, d’un bonheur dont le secret gît dans la paix avec tous et avec sa conscience.