Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/86

Cette page a été validée par deux contributeurs.
86
TÊTES ET FIGURES

la terre, de leur libre arbitre, elles négligeaient, refusaient ou méprisaient.

L’ange semble être particulièrement en quête d’une âme qui, sur la terre, lui avait été confiée, et lui avait échappé.

Dans les brumes profondes de l’immensité, soudain, l’ange aperçoit une âme connue. C’est elle, se dit-il ; elle fut bonne et pure. Ô Tout-Puissant, Esprit suprême de ce qui fut, est et sera, voici venir, à travers l’éternité, une âme qui fut bonne, mais qui s’égara dans les lieux bas, toujours à la recherche de la vérité et de la justice ! Ramenez-la au bercail, attirez-la encore à vous, pour qu’elle puisse mériter d’être admise au céleste séjour ! Veuillez écouter ma supplique, vous, Créateur de toutes choses, et étendez jusqu’à elle votre miséricorde infinie ! Il est vrai qu’elle m’a repoussé, parce qu’elle m’a méconnu, et, cependant, j’implore en sa faveur votre inépuisable mansuétude.

L’âme perdue entend la voix de l’ange, comme une note mélodieuse venant du royaume des bienheureux, et, malgré les brumes et les nuages de l’atmosphère, finit par distinguer la figure radieuse de l’ange méprisé. Mais, tous ses efforts pour l’atteindre restent vains ; elle a entrevu, un peu tard, sous la forme du messager angélique, la vérité divine, et ne peut y arriver, car, entre la vérité et le mensonge, il