Il se produisit alors grande émotion sous toutes les fouillées de cette allée sombre et silencieuse. Les anges se penchèrent de plus en plus vers la terre, pour écouter la voix mélodieuse et vibrante qui leur faisait entendre, enfin, une prière immaculée, l’offre d’un sacrifice pur.
L’un d’eux, parmi les plus resplendissants, se détacha des groupes, et, déployant ses ailes majestueuses, s’envola du côté des portiques célestes. Se prosternant, devant le Saint des saints, il redit, sur le ton de la plus ineffable tendresse, la supplique venue de la terre, puis, restant prosterné, attendit.
Il se fit grand silence dans la céleste demeure.
Du trône de l’Éternel, pas une parole.
Et l’ange, toujours prosterné, fut saisi d’une profonde anxiété.
Finalement, relevant la tête, il jeta un regard suppliant du côté du Tout-Puissant, et attendit encore.
Tout à coup, la voix du Grand-Maître des choses visibles et invisibles, dictateur suprême des lois d’amour et de justice, rompit le silence :
— Ange, créature de mon cœur, dit-elle, toi qui ne connais ni le péché de désobéissance, ni la corruption du monde terrestre, la prière que tu apportes vient d’une âme qui n’a pas encore