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TÊTES ET FIGURES

D’étape en étape, le chemin de fer finit par se rendre jusqu’à la Pointe-aux-Esquimaux, qui fut pendant longtemps le siège d’une préfecture apostolique et est maintenant devenue le centre d’un diocèse.

De la Pointe-aux-Esquimaux, un bon matin, le sifflet de la locomotive fit résonner les échos de l’extrémité orientale du Labrador, où l’on avait enfin réussi à trouver un port ouvert toute l’année. De ce point là à Liverpool et au Havre, les steamers font aujourd’hui la traversée de l’Atlantique en trois ou quatre jours. Il faut vous dire que, depuis un siècle, les steamers ont décuplé et leur vitesse et leur tonnage. Ainsi en 1890, les steamers se contentaient de faire seize ou dix-sept nœuds à l’heure. Un peu plus tard, ils atteignirent dix-huit, vingt, vingt-deux nœuds ; aujourd’hui leur vitesse varie entre vingt-cinq et trente nœuds.

Comme je viens de vous le dire, la traversée de l’Atlantique entre la côte du Labrador et celle de l’Europe s’accomplit en trois ou quatre jours en moyenne ; cela dépend de l’humeur du temps. Et, si la cargaison de notre steamer n’était pas consignée directement à Québec, c’est au Labrador où celui-ci devrait aller accoster, et, dans les trente-six heures, vous et moi, nous arriverions à Québec par voie ferrée.