pipe du fumeur s’éteint ; il en secoue les cendres, la recharge et, au moment de la rallumer, elle lui échappe, ou encore, au moment d’articuler un mot, elle lui glisse des dents ou des doigts et va se heurter au trottoir ou plancher, asphalte, bois ou béton, peu importe !
Inutile de décrire la tête qu’il fait. Laissons-le pour le moment à digérer sa mortification !
Regardez-moi cet autre fumeur nonchalamment étendu sur une sorte de divan. De ses lèvres émerge une bonne vieille et tendre pipe, compagne inséparable de son labeur quotidien, et de ses loisirs, quotidiens aussi, s’il est fonctionnaire public. Avec amour et tendresse, il la tient d’une main, entre le chaud fourneau où elle opère, et le frais tuyau au travers duquel il la déguste, en gourmet et avec une muette satisfaction.
Le cendrier est là, tout près, à portée, de même que l’ustensile autour duquel généralement on s’évertue à faire mouche avec des succès variables. Il fume, fume, et, de temps à autre, du revers du pouce bourre et rebourre sa dulcinée, la dorlote en la culottant, ou la culotte en la dorlotant, avec béate sollicitude et savoureuse délectation. Il se montrerait, au besoin, aussi délicatement et profondément affectueux envers la compagne de sa vie ; mais, vous le savez, il faut compter parfois avec une belle-mère ; les pipes, elles, n’en ont pas ; ce qui serait,