— Pauvre Gabrielle, fit-elle entre deux baisers à la poupée, en s’enfonçant dans les soyeuses couvertures de son lit, fais dodo maintenant ! C’est plus chaud ici !……
Le lendemain matin, par la porte entrebâillée de la chambre, la mère aperçut Louisette endormie avec Gabrielle dans les bras.
— Mais, ma pauvre Louisette, lui dit-elle plus tard d’une voix attendrie, au déjeuner, ma petite Louisette, il va pourtant falloir qu’un jour ou l’autre tu cesses de jouer à la poupée. Encore une fois, tu es trop grande maintenant. Tu vas être invitée à des bals, des thés, des réceptions, avec des jeunes garçons et des jeunes filles de ton âge. Il te faut faire ton début dans le monde, et ça n’est pas avec une poupée dans les bras que tu peux te présenter….….….….… À treize ans, tu devrais en avoir fini de la poupée……
Nouvelle moue de Louisette.
— Et les grandes dames, dit-elle enfin de l’air le plus contrarié, elles en ont bien, elles aussi, des poupées, des vraies !… Regarde donc……… notre voisine !
— Oui, oui ! En effet, répliqua la mère un peu embarrassée. Hum !……… Ceci n’est pas la même chose…… Ces poupées-là, tu ne sais pas encore d’où elles viennent ! Elles