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TÊTES ET FIGURES

Et vous m’excuserez facilement, du moins je l’espère, de ne pas pouvoir en causer plus longtemps.

D’ailleurs, je crois qu’il est temps pour nous de descendre sur la terrasse.

C’était soir de musique.

Les promeneurs affluaient de tous côtés. Déjà la place regorgeait de monde ; sur les banquettes, triples et quadruples rangs de spectateurs ; à l’arrière, en haut, le long du mur de retenue de la rue des Carrières, suites d’équipages, défilés de promeneurs, là et plus loin, dans les allées tantôt ombreuses, tantôt brillamment éclairées du Jardin du Fort, sur les flancs du glacis aux vertes pelouses, des groupes de deux, quatre et davantage, plutôt de deux, en train de causer, pour le bon motif, s’entend, tout en jetant un coup d’œil distrait et rêveur sur tout le panorama.

Au-dessous, les allées et venues de la foule en robes blanches, roses, bleu-ciel, depuis les plus jolies soieries jusqu’à la plus humble batiste, toutes portées avec autant d’élégance que de séduction, empruntant grand relief aux habits noirs les accompagnant ou les suivant ; des groupes nombreux s’arrêtant au kiosque ou au café, pour savourer les délicieuses