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TÊTES ET FIGURES

ques années après, en 1854, on la prolongea, jusqu’à deux cent soixante-dix pieds. Un quart de siècle plus tard, en 1879, grâce à l’initiative de l’un des gouverneurs les plus distingués et les plus populaires que le Canada ait jamais eus, elle fut portée jusque sous les murs de la citadelle, Aujourd’hui, elle couvre bien quatorze cents pieds. De Durham qu’elle s’appelait, elle prit, alors le nom de Dufferin.

Les cinq kiosques qui la décorent portent chacun un nom historique : ceux de Plessis, Frontenac, Lorne et Louise, Dufferin et Victoria. Un jour, il y a environ une quinzaine d’années, un ouragan emporta la toiture du dernier kiosque et transporta, comme une plume, sur le glacis d’en face, cette masse qui pesait bien plusieurs tonneaux.

Autrefois, entre le Château-Frontenac et le kiosque de la musique, on avait érigé un pavillon pour l’utiliser comme café. Les restaurants du voisinage, en voyant ce nouveau concurrent, qui, à la vérité était fort achalandé, le prirent en grippe. On fit tant et si bien qu’un jour le ministère de la guerre, au Canada, s’émut de la chose, et finit par découvrir que le kiosque se trouvait juste dans la ligne de feu de la citadelle. Il en fallait moins pour faire crier : Haro sur le baudet ! Aussi, ne fut-on pas lent à décréter sa suppression. Le malheureux était loin de se douter qu’il aurait pu gêner le tir de