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LE NOM DANS LE BRONZE

plus souvent les robes qu’il préférait. Elle était expansive et joyeuse quand une promenade devait les réunir. Mais elle ne comprenait pas encore pourquoi le soleil semblait s’éteindre, lorsque son espoir de le rencontrer était déçu ; pourquoi les journées se traînaient interminables quand, par hasard, il était absent et qu’elle ne s’attendit pas à le voir.

Puis un soir, ils furent invités à un bridge chez des amis. Toute la journée, à cause de cette fête, Marguerite avait été heureuse. Mais tout de suite au début de la soirée, Steven eut comme partenaire une jeune fille étrangère, belle, exubérante, d’une personnalité qui s’affirmait au premier abord. Elle jouait mal, s’excusait drôlement, amusait autant son partenaire que ses adversaires. Jamais table de bridge n’avait été si gaie.

De l’autre bout du salon, Marguerite suivait ce manège ; en découvrant l’intérêt qu’y prenait son ami, une douleur soudaine la mordit au cœur. Elle s’imagina ne plus compter pour Steven. Une impression indéfinissable la bouleversa, une sensation de brûlure presque physique, une souffrance si aiguë qu’elle ne