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LE NOM DANS LE BRONZE

À propos, irons-nous en canot, demain ? Je quitterai le bureau à trois heures. Vous acceptez ?

— Comment donc ! mais avec grand plaisir.

Marguerite ne dissimule pas ses impressions. Son visage s’illumine. Puis, se ravisant, elle doute du sort.

— S’il ne pleut pas…

Dans le ciel, les étoiles semblent rassurantes.

Ils traversent maintenant la rue principale, où, les uns à côté des autres, tous les magasins de la ville offrent aux passants leurs vitrines diverses. Les lumières s’éteignent tard, justement pour cette arrivée du bateau dont l’heure n’est jamais la même. Devant des restaurants encore ouverts, des commis inoccupés regardent passer Marguerite et Steven. Un peu plus loin, le pharmacien, adossé à sa porte, les salue.

À l’extrémité de la place, dans l’ombre d’un gros bouquet d’arbres, se cache la maison de la jeune fille. Elle entre tout de suite, quittant son ami avec moins de regret, puisque le lendemain doit encore les réunir.

Ses parents achèvent une partie de cartes avec des voisins. On l’a sans doute entendue ouvrir et refermer la porte ; il lui faut écarter les portières et paraître