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LE NOM DANS LE BRONZE

réalise, elle souffle brutalement la flamme qui brûle pour elle.

— Non, je ne veux pas. Je vous ai laissé m’embrasser parce que je vous aime, moi aussi, parce que jamais, il me semble, je n’aimerai personne comme je vous aime. Mais je ne veux pas vous épouser. Il ne faut plus nous revoir. Notre religion n’est pas la même, notre nationalité non plus. Avant, vous paraissiez vous en soucier, et moi tout cela m’était tellement égal, pourvu que vous fussiez avec moi, toujours. Et je rêvais, attendant avec impatience, que vous me disiez enfin ce que vous me dites ce soir. Je voulais tant que vous n’aimiez que moi, toute la vie. Maintenant, je ne veux plus. Je ne peux plus vouloir, parce que ce serait pour moi une mauvaise action. Pour vous aussi, soyez franc. Vous l’avez pensé souvent quand, moi, je n’étais qu’à mes illusions ? Et si vous avez consulté votre mère, avouez qu’elle n’approuve pas notre union ? La mienne m’a prévenue, il y a longtemps, que rien au monde ne lui ferait plus de peine. Nous serions un jour malheureux de tout cela.