— Pourquoi, Bérenice ?
— « Ni amour, ni amitié, un sentiment platonique, tout de douceur et de larmes. » C’est ainsi que Parrès définit son sentiment pour Bérénice ; moins les larmes, n’est-ce point aussi le nôtre ?
— Moins les larmes, répéta docilement Nicole.
Et elle laissa tomber les mots un à un, doucement. Elle éprouvait soudain le désir d’entrer en religion ; de renoncer tout de suite à tous les sentiments humains, imparfaits et douloureux, empoisonnés d’illusions. Elle regardait Alain avec insistance.
— Détournez vos yeux, sauvage Nicole. Vous m’intimidez. J’ai l’impression que, me scrutant ainsi vous me découvrirez bien au-dessous de l’homme que vous imaginez.
Il ne savait pas qu’elle regardait un grand amour s’en aller à jamais.
Plus tard, dans la même soirée, ils parlèrent d’un politicien qui honorait en ce moment sa race. Alain fit une réflexion sur la femme de celui-ci, que les infidélités de son mari rendaient malheureuse. Nicole sursauta :
— Alain ! Je n’en savais rien. Vous n’auriez pas dû me l’apprendre. J’admirerai plus diffi-