Page:LeNormand - Couleur du temps, 1919.djvu/81

Cette page a été validée par deux contributeurs.
79
COULEUR DU TEMPS

que ce soit dehors ou durant la grand’messe pascale.

Cela ne gâte rien d’ailleurs à son visage d’une vivacité sans pareille, tout en petits plis qui jouent, lorsqu’il passe par des sentiments divers. Il en est couvert de ces plis. Ses joues en sont barrées comme des joues maquillées de clown. Son front horizontalement en est traversé et en plus, fronce-t-il les sourcils, — un accent grave et un accent aigu qui se tournent le dos, — tout un rayonnement de rides perpendiculaires se creuse au-dessus du nez. Quand Tit’Laire est au repos, il est curieux à observer ; s’il sourit ou que ses yeux parlent, il est comique.

Pour cette raison, Tit’Laire et Rabidibidoux se sont bien mal placés à l’église. En s’assoyant ils montrent leur dos à l’autel, et leurs mines pittoresques aux fidèles. Or, malheur aux fidèles qui ne s’en détournent point ; ils riront, et l’on ne doit pour aucune considération rire au saint lieu.

Pendant les annonces qui ont précédé le sermon, ils se sont poussés du coude, et Rabidibidoux, à une promesse de mariage, a souri innocemment, de toutes ses dents, tandis que Tit’Laire déclenchait le jeu de ses plis multiples. Puis, Tit’Laire regarde un peu partout, et Rabidibidoux approuve la parole de Dieu, avec des