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COULEUR DU TEMPS

Ainsi, un jour, assise près de vous, la commère n’a-t-elle pas raconté à sa sœur l’autre commère des détails sur l’embaumement des morts qui vous blessèrent au vif ? Elle parlait d’un ton indifférent, coupant ses phrases de silences pendant lesquels elle se mâchonnait la joue, reniflait et branlait la tête.

Elle vous regarda. Ses paroles brutales avaient fait se réveiller en vous un souvenir déchirant. Vos yeux se mouillaient. Elle vous regarda, et comme elle reprit ses commentaires macabres, elle vous parut hideuse.