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COULEUR DU TEMPS

la cause d’un tel chagrin. D’une voix toute sanglotante, elle répondit : « Je voudrais traverser, et je ne suis pas capable ! » Alors, je l’emmenai, et l’enfant se laissa conduire, tranquillisée, confiante.

Et nous traversâmes sans accident. J’amenai chez elle la fillette blonde qui soupirait encore, et je m’en fus chez nous rassérénée par cette petite main qui s’était un moment abandonnée dans la mienne.

À l’autre rue, mon miséreux avait sans doute trouvé la Charité qui l’avait conduit à une « soupe » ou à un gîte. Est-ce que les secours ne viennent pas toujours à leur heure ? Ne sommes-nous pas tous des enfants qu’une main divine dirige, à travers tous les événements, et soutient quand il le faut ?