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Chez vous, chez nous


Il y a des paysages plus beaux, il y en a sûrement de plus variés et de plus riches, mais il n’y en a pas de plus calmes, de plus reposants, de plus sains que ceux qui se déroulent, après Charlemagne, le long de la sinueuse et jolie rivière de l’Assomption, jusqu’à la petite ville qui porte ce nom.

La route suit presque continuellement le ruban clair de la rivière ; mais elle le suit avec fantaisie, tantôt de très près, tantôt s’éloignant assez pour que des maisons l’en séparent. Ces caprices sont les seuls changements d’humeur du paysage ; et encore ne troublent-ils en rien l’harmonie qui règne entre le chemin du roi et l’étroit cours d’eau.

En effet, entre ce chemin et la bonne rivière, les habitations qui s’élèvent ont l’air d’avoir depuis toujours fait partie de la terre ; elles y sont appropriées, elles sont essentiellement simples et nobles. Car, ce qui vous frappe surtout, lorsque vous suivez cette voie, c’est l’absence presque complète des maisons nouvelles, à l’américaine, maisons coquettes, confortables, sans doute, mais trop jeunes pour avoir une