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COULEUR DU TEMPS

cellent ; on entend crier grenouilles et criquets ; on respire le parfum d’un champ de foin d’odeur, et pour retourner vers la petite ville, on franchit une passerelle aux garde-fous en bois vermoulu.

Rien de tout cela n’est splendide, rien n’est grand, rien n’est magnifique, rien n’est riche ; tout est vieux comme le sable, on dirait ; et pourtant, à l’heure du crépuscule, à cette heure dispensatrice d’illusions tout cela vous touche ; tout cela vous donne envie d’être peintre.


Sorel, 1917.