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AUTOUR DE LA MAISON

maman nous appelait, le jour de l’an était arrivé. On décrochait le bas rempli, et l’on descendait vers la salle à manger, où étaient les jouets. Tout le monde s’embrassait : « Bonne année, maman, bonne année, papa, bonne année, tante Estelle, bonne année, Toto, bonne année, Marie, bonne année, Pierre. »

Pendant une heure, on s’amusait avec le carrosse, la poupée, le piano aux sons grêles et faux, le tambour, le jeu de blocs, et l’on poussait sans cesse des cris d’enthousiasme ! Il fallait bien pourtant remonter se coucher, mais à quatre heures on était déjà relevés, et à cinq heures, emmitouflés dans les fourrures de lapin blanc, on s’en allait vers l’église. Oh ! ce n’était pas la plus fervente des messes, mais maman nous avait accoutumés à offrir au petit Jésus toute notre année, dès minuit. Alors, le bon Dieu devait, en faveur de cela, pardonner les distractions et les sourires heureux que nous échangions entre nous durant le saint sacrifice !

Au retour, on jouait tout de suite, et on jouerait ainsi toute la journée avec les jouets que demain on abandonnerait un peu…

L’avant-midi, commençait la procession des petits enfants du « coteau », qui venaient chercher leurs étrennes. Ils avaient de gran-