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AUTOUR DE LA MAISON

pect du passé, pour que vous vous souveniez que le bonheur et l’abri que vous avez aujourd’hui, vous le devez à vos aïeux, à ceux qui furent bons et chrétiens. Je vous manquerai un jour, peut-être, mais gardez en vous les souvenirs, pour que l’héritage d’honneur et de foi vous reste. Ne méprisez pas les vieilles choses ! »

La maison est morte pour nous, maintenant. Mais comme les parents qui meurent, dont les cœurs veillent sur nous des pays éternels, l’âme de la maison vit encore. Elle est en nous. Elle est en moi, qui m’attendris à la faire revivre.


XVI


Toute la nuit, le vent avait soufflé sur les arbres. Au matin bleu, plein de soleil, le parterre avait pris un aspect nouveau. Les gazons étaient parsemés de feuilles rouges et jaunes, frémissantes et légères. Elles s’étaient amoncelées dans les allées, dans les talus qui bordaient le trottoir, près des clôtures, dans tous les creux du chemin. On allait voir la cour ; c’était le même vol de feuilles qui s’abattaient partout et se rassemblaient dans les coins sous la poussée du vent. On admirait bien un moment comme c’était joli et