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AUTOUR DE LA MAISON

il ne savait plus s’il devait faire manger sa princesse par son monstre, ou faire apparaître une fée bienfaisante qui changerait le monstre en prince charmant, Julie nous appelait pour le souper.

Durant le repas, Toto refusait obstinément de finir son fantastique récit. En rêve, Marie et moi nous terminions parfois le conte, toujours à notre avantage : nous étions la princesse et le loup nous mangeait !

Et maman, ayant entendu crier : « bœu ! » montait voir si nous étions malades…


XV


Sur l’étroit trottoir de bois, nous nous promenions devant la maison, d’un pas égal, le pied droit de Marie avançant en même temps que mon pied droit et sur la même planche. Quand on ne s’accordait pas, on faisait un petit saut pour retomber en mesure, et l’on continuait longtemps cette marche militaire, à l’air frais du jour d’automne…

Toto et Pierre sortaient de la maison en criant : « On rentre les quatre-saisons, maman dit qu’il va geler ! » Dans le parterre, contre la galerie, à distances déterminées, il y avait six quatre-saisons dans des pots de bois peints en rouge, haussés sur des bûches. Les fleurs