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nombre de ses dessins ayant rapidement augmenté, il songea à visiter l’Europe et se rendit en conséquence à Liverpool et à Manchester, dont les hommes de lettre l’accueillirent à bras ouverts. Son génie, sa tournure distinguée, sa conduite cordiale et honorable, lui avaient déjà conquis les cœurs. La sympathie et l’encouragement qu’il avait éprouvés, l’engagèrent à publier ses œuvres ; cette entreprise était des plus vastes et Audubon était d’avis qu’il lui faudrait au moins seize ans pour mener le tout à bonne fin. Laissant ses dessins entre les mains d’artistes et d’agents, il revit Paris en 1828 et y reçut un accueil fort flatteur des amis de la science. L’hiver suivant, il le passa à Londres, et se rembarqua pour les États-Unis en avril 1829, désirant explorer de nouveau les montagnes des États du midi et du Sud de l’Union. Le premier volume de ses « Oiseaux de l’Amérique, » vit le jour avant la fin de l’année 1830 ; il contenait cent portraits d’Oiseaux, de grandeur naturelle et coloriés d’après nature. Le public salua ce chef-d’œuvre avec une acclamation de louanges. Les Souverains de France et d’Angleterre avaient apposé leur signature en tête de la liste de souscription. Les sociétés d’histoire naturelle de Paris, de Londres et d’Édimbourg, se firent un honneur de lui ouvrir leurs portes. Cuvier, Swainson et les ornithologistes de toutes les nations entonnèrent un pæan universel de louanges.

Revenu à New-York en août 1831, Audubon, fêté et entouré d’amis, alla à Washington. Le Président et les ministres du gouvernement fédéral, à l’instar des Gouverneurs des colonies britanniques s’empressèrent de mettre à sa disposition passeports, sauve-gardes de toutes espèces et envoyèrent à leurs agents consulaires et autres, instruction d’aider et de protéger l’illustre savant, dans les localités qu’il visiterait. L’hiver suivant se passa pour lui à la Floride ; vers le printemps, réglant sa marche sur la migration des oiseaux vers le Nord, il se dirigea sur Philadelphie et Boston ; cette dernière ville