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sa gorge est blanche, son aile porte un miroir (speculum) vert chatoyant terminé de blanc. Son plumage en entier est brillant. Il se perche sur les arbres. Il se rencontre depuis la Floride au lac Ontario, dans toutes les localités du Canada. Il est assez commun dans les environs de Sorel, où il couve, il niche également à Ste. Famille, Île d’Orléans ; il recherche les rives ombragées des ruisseaux solitaires où un arbre creux suspendu au-dessus du cours de l’onde recevra son nid et sa couvée. Ses œufs sont d’un blanc jaunâtre et polis comme l’ivoire. « J’en ai compté jusqu’à treize, dit Wilson, dans un nid placé dans le creux d’un vieux chêne dont la cime avait été enlevée par la tempête ; l’arbre croissait sur le penchant de la rive, près de l’eau : il avait été le berceau d’au moins quatre générations de Canards pendant quatre années successives, d’après le témoignage d’une personne qui résidait à quelques pas de l’arbre. Cet individu m’informa que le printemps précédent, il avait lui-même vu la femelle transporter dans son bec treize jeunes en moins de dix minutes, du nid au bas de l’arbre, d’où elle les conduisait à la rivière. Sous ce même arbre, une goëlette était à l’ancre et malgré le bruit et les mouvements de l’équipage, les Canards continuèrent de nourrir leurs jeunes, comme si rien n’était. Le mâle se tenait d’ordinaire en sentinelle, sur une branche voisine, pendant que sa compagne se livrait tout entière à l’incubation. Une oie domestique avait élu domicile dans les racines du même arbre pour y déposer ses œufs. Les Aborigènes de l’Amérique avaient coutume d’emprunter au Canard Branchu, ses plumes brillantes pour orner le calumet de la paix. Ce Canard est facile à apprivoiser. »

Dimensions, 20 × 28.