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des îles aux Grues,[1] aux Oies, de St. Joachim, de l’Île d’Orléans, de Kamouraska, de Rimouski, de Sorel, la batture de Mille Vaches, la batture aux Loups-Marins, des Grondines, la rivière Jupiter sur l’Île d’Anticosti, la Baie de Quinté, les affluents de l’Outaouais, et un grand nombre de lacs du Haut-Canada. Nous tenons de source certaine qu’autrefois ces oiseaux couvaient en grand nombre sur les îles aux Grues et aux Oies, et les îlets de Sorel, où l’on s’emparait des jeunes au moyen de chiens qui allaient les saisir au milieu des joncs et des roseaux avant qu’ils pussent voler ; ceci a lieu encore actuellement.

Un mot en passant des principales espèces que nous avons.



LE CANARD ORDINAIRE.[2]
(Mallard.)


Le Canard ordinaire que les chasseurs nomment Canard de France, a la tête et la croupe ornées d’un beau vert changeant, et les quatre plumes du milieu de la queue sont recourbées en demi-cercle. Cette espèce est la souche de toutes nos races domestiques ; elle habite le nord des deux continents. Ces Canards nichent quelquefois sur une touffe de joncs dans les marais. La ponte est de huit à quatorze œufs d’un gris verdâtre très clair, plus petits et plus colorés que ceux du Canard domestique ; avant l’éclosion des œufs, le mâle se tient près du nid et le défend contre les autres Canards. Les Canards que l’on élève en domesticité et qui proviennent d’œufs sauvages trouvés dans les roseaux sont farouches comme leurs parents, et cherchent sans

  1. Une personne de l’Île-aux-Grues a réussi cette année même à s’emparer de quatorze jeunes, au moyen d’un chien qui les saisissait parmi les joncs.
  2. No. 576. — Anas boschas. — Baird.
    Anas boschas. — Audubon.