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larges, longues et noires ainsi que les joues ; les pieds robustes et jaunes, sont vêtus seulement dans leurs tiers supérieurs ; le doigt médian est sensiblement plus long que le tarse ; la queue ne dépasse pas le bout des ailes ; le plumage des parties supérieures est brun, à raies transversales plus foncées ; la gorge et le cou sont blancs ; la poitrine blanc roussâtre tirant sur le rose, marqué de petites stries longitudinales noires ; les parties inférieures sont rayées en travers de brun noir sur un fond cendré, les raies sont plus larges aux flancs et au ventre ; les rémiges sont d’un brun nuancé de cendré noirâtre, terminées par un liséré cendré clair ; la queue est d’un cendré bleuâtre, marqué de bandes transversales terminées de cendré blanchâtre. »

Dimensions du mâle, 16 × 30.
de la femelle, 19 × 36.

Le plumage du Faucon Pèlerin varie non seulement suivant l’âge et le sexe, mais encore suivant les saisons et les climats ; cet oiseau habite tout l’hémisphère nord du globe, et y niche dans les rochers les plus escarpés — le jeune Faucon pris en septembre, âgé de trois mois était celui que les fauconniers dressaient comme le plus susceptible d’éducation. Le vol du Faucon est d’une rapidité que l’œil a peine à suivre. Il s’élève au-dessus de sa proie, et fond perpendiculairement sur elle, tombant des nues ; les Poules sont sa nourriture ordinaire. On l’appelle Épervier à Poules aux États-Unis et Mangeur de Poules à la Louisiane et au Canada. Mais il mérite d’autres titres. « Voyez, dit l’ornithologiste Audubon, ces deux pirates déjeunant à la fourchette : le mâle dépèce une Sarcelle, et la femelle un Canard ; ils semblent, dans un tête-à-tête amical, se féliciter de leur bonne aubaine, et disserter sur la saveur du mets friand qu’ils ont conquis : on les prendrait pour des épicuriens ; ce ne sont que des gloutons, et leur voracité n’est égalée que par leur audace ; ils enlèvent sur l’eau les Canards, les Sarcelles, les Oies, et les transportent sur le rivage ;