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de ses amis à la cour de Louis XIV, disait[1] : « Il y a aussi en ce pays des oyseaux de proye de plus de quinze sortes, dont je ne sais pas les noms sinon de l’Épervier et de l’Émerillon. » Avouons néanmoins à la gloire de l’illustre fondateur de Boucherville, que quelque maigre que soit sa Relation, il était plus versé dans l’histoire naturelle du Canada que ne le sont, de nos jours, la plupart des personnes qui appartiennent à la classe éclairée.

L’ancêtre des Boucher, pas plus que ses successeurs, n’ayant décrit ces « quinze sortes d’oyseaux de proye » en langue française, il nous sera presque impossible de leur donner en cette langue les honneurs du baptême. S’il suffisait de fournir une pompeuse nomenclature des oiseaux de nos latitudes, avec forces termes scientifiques d’une latinité plus ou moins barbare, rien de plus facile au moyen des autorités américaines sur cette matière. Ceci pourrait satisfaire aux exigences d’un professeur d’histoire naturelle, sans atteindre notre but, qui est de populariser et de dégager d’une érudition fastidieuse une étude qui combine l’utile avec l’agréable.

Nous allons esquisser les individus marquants de la famille accipitrine.

L’histoire des Faucons et l’art de la Fauconnerie tel que pratiqué encore actuellement en Allemagne, en Angleterre et en Belgique, voilà de quoi intéresser toutes les classes, y inclus cette classe peu nombreuse, nous aimons à le croire, pour laquelle le magnifique panorama de la nature animée est un livre scellé. Un autre chapitre résumera, d’après les meilleurs auteurs, l’art de la chasse à l’Oiseau, cet art qui remplissait une partie si notable de l’existence de nos aïeux. Persuadés que nous sommes que l’on jettera avec plaisir un coup d’œil rapide à travers les créneaux de ces vieux châteaux où Messieurs nos pères menaient vie noble et joyeuse — que

  1. Histoire véritable et naturelle de la Nouvelle-France, page 35.