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Le toit de la volière devra déborder de quelques pouces, et les oiseaux devront pouvoir se protéger à volonté contre les rayons du soleil.

Quelques amateurs ne réunissent dans leurs volières que les mâles de chaque espèce : ces célibataires forcés, disent-ils, étant exempts des soins de la famille, se consacrent entièrement aux arts d’agrément, et cultivent sans cesse leur voix. Nous avons au contraire vu des volières où les sexes étaient également partagés et dont les habitants chantaient à ravir.

Entre autres amateurs, l’honorable Wm. Sheppard, avait construit ces années dernières à Woodfield près Québec, (maintenant la propriété de Mme  J. Gibb) une volière fort spacieuse, où un grand nombre d’oiseaux indigènes au Canada, mêlés à des espèces européennes, vivaient ensemble dans une admirable harmonie. Les oiseaux suivants distingués pour leur chant et leur plumage feraient une jolie collection.

Baltimores, Étourneaux aux ailes rouges,
Oiseaux bleus, Goglus,
Serins, Linottes d’Angleterre,
Chardonnerets, Oiseaux rouges,
Merles, Grives des Bois,
Pinsons chanteurs, Rossignols des Guérets,
Pinson à couronne blanche, Pinsons à poitrine blanche,
Jaseurs du cèdre, Ortolans canadiens. — Alouettes de Virginie.

Nous ne connaissons en ce genre qu’une chose qui serait préférable à une volière ; ce serait la réalisation en Canada de l’idée que Toussenel développe comme suit :

« Je sais une maison du bon Dieu, sur les bords fortunés de l’Indre, où tous les petits oiseaux hivernants, bouvreuils, pinsons, chardonnerets, rouges-gorges, sont habitués de père en fils et de temps immémorial à trouver chaque soir un asile dans une orangerie immense qu’on leur ouvre à heure fixe. Il faut entendre la bande mutine murmurer d’impatience et cogner aux vitres avec rage, pour peu que l’ouvreur soit en retard de quelques minutes seulement. »