Page:LeMoine - Ornithologie du Canada, 1ère partie, 1861.djvu/378

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

plusieurs centaines de mètres de distance, on croirait que le cri part de l’endroit où il est. Il pond jusqu’à quinze œufs dans un nid très profond sur le sol. Cet oiseau épie le moment du reflux pour parcourir en tous sens les grèves, en quête de crabes, d’insectes aquatiques et de plantes. Le Râle d’eau salée nage avec facilité, sinon avec grâce et rapidité ; il plonge au besoin, pour éviter ses persécuteurs et demeure le bec hors de l’eau, si on ne le découvre. La tuerie de ce gibier dans les Carolines prend des proportions fabuleuses au rapport d’Audubon. Les canots reviennent chargés jusqu’au bord, des dépouilles des infortunés Râles d’eau, tandis que le chasseur canadien se contente d’un ou deux couples par jour.

Cet oiseau a la mandibule inférieure et les bords de la mandibule supérieure d’un jaune brun ; l’iris, jaune pâle ; les pieds, d’un gris pâle, nuancés d’orangé à la jointure tibio-tarsale ; les ongles, foncés. Le sommet de la tête et le derrière du cou, d’un brun pâle ; une ligne d’un brun-orangé pâle part du bec et surmonte les yeux ; les tectrices alaires, olive pâle, nuancées de gris : sur quelques-unes, il existe de petites taches irrégulières blanches. Les tectrices inférieures, les côtés, le derrière de l’abdomen ondulés d’un gris-brun foncé et d’un blanc gris ; le milieu de l’abdomen, gris-blanc.

Dimensions, 15 × 20 .



LE RÂLE DE VIRGINIE.[1]
(Virginian Rail.)


Ce Râle participe aux habitudes du Râle d’eau salée ; il est plus petit et plus commun que ce dernier en Canada, sans être jamais bien nombreux. Il fréquente les marécages d’eau douce et d’eau salée, les terrains gras et humides, les savanes et les

  1. No. 554. — Rallus Virginianus. — Baird.
    Rallus Virginianus.Audubon.