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nent comme des oiseaux de basse-cour ; ils ressemblent fort aux jeunes poussins. Les Poules d’eau ne sont pas aussi nombreuses en Canada qu’elles le sont à la Floride, où elles prennent leurs ébats dans les étangs comme des Canards ; elles périssent souvent en ces occasions sous la dent du Crocodile et des Tortues qui leur tendent des embûches.

Dimensions, 14 × 22.



LE FOULQUE D’AMÉRIQUE.[1]
(Common Goot. — American Scoter Duck.)


On trouve ces oiseaux en septembre sur nos lacs, dont les lisières herbeuses et verdoyantes leur offrent une nourriture convenable ; ils sont aussi très nombreux dans les bayous et les eaux dormantes et limoneuses de la Floride, ainsi que près de Boston, et dans la baie de Chesapeake. Habiles nageurs, ils ne plongent que lorsqu’ils sont blessés, et cherchent une retraite dans les joncs des rivages : ils courent avec une grande rapidité une fois à terre ; ils ont été souvent pris pour des Poules d’eau et portent même ce nom à la Louisiane. Leur cri est un crack, crack qu’ils font entendre lorsqu’ils sont alarmés ou qu’ils se poursuivent à la nage l’un l’autre. Leurs bandes sont si nombreuses à la Nouvelle Orléans, qu’un chasseur employé par Audubon en a tué jusqu’à quatre-vingts d’un seul coup de feu ; si ce fait ne nous était moins bien garanti nous serions portés à croire qu’il ne faudrait rien moins qu’un canon rayé ou Armstrong pour effectuer un semblable massacre. Ils se nourrissent d’herbes, de végétaux et de petits poissons. Au lieu de les plumer, les habitants de la Nouvelle Orléans leur lèvent la peau comme on fait aux lièvres. Cette espèce niche au Labrador, et sur les rivages des mers arctiques.


  1. No. 55[sic]. — Fulica Americana. — Baird.
    Fuligula Americana.Audubon.