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le Lagopède niche au Labrador et dans les pays du nord, on dit même qu’il couve dans l’île de Terreneuve.

Longueur totale du mâle, 17, envergure, 26 .



LA CAILLE.[1]
(Quail.)


La Caille, si commune dans l’ouest du Canada, ne se rencontre pas que nous sachions, dans aucune localité à l’est de Kingston ; elle est même rare dans les environs de cette ville. Les épaisses forêts de pins et de sapins des chaînes de montagnes du Bas-Canada ne seraient-elles pas une barrière insurmontable pour des oiseaux qui ne vivent que dans les plaines dénudées d’arbres ? Si notre climat était moins froid, si les vastes plaines du Haut-Canada se prolongeaient dans cette partie de la province, il est probable que nous aurions la Caille pour hôte de nos bois. On rencontre ces oiseaux le matin et le soir, dans les champs bien cultivés des fermiers du Haut-Canada. Quand le temps est beau, ils quittent leurs perchoirs de bonne heure ; le repas du matin achevé, ils recherchent quelqu’endroit retiré pour se frotter dans le sable, aux rayons du soleil du midi, et pour se débarrasser par ce procédé de la vermine qui les moleste. La Caille, strictement parlant, n’est pas un oiseau qui émigre, car un grand nombre passent l’hiver dans la partie méridionale du Canada, en proie au froid ; néanmoins aux premiers frimas, plusieurs abandonneront les localités humides, suivront les cours d’eau à une centaine de milles de l’endroit où elles ont couvé ; le froid, la disette de nourriture les rend si peu méfiantes, qu’elles viennent autour des granges et se mêlent même aux oiseaux de basse-cour, pour partager leur nourriture. Les Cailles s’accouplent au commencement ou à la fin du mois de mars, selon

  1. No. 471. — Ortyx Virginianus. — Baird.
    Ortyx Virginiana.Audubon.