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brador, je faillis mettre le pied sur une Perdrix de savane entourée de sa nombreuse famille : c’était le 18 juillet. Cette mère éplorée, hérissa immédiatement ses plumes à l’instar de la poule domestique et se rua à notre rencontre comme pour défendre sa progéniture ; son courage commanda notre respect : nous la laissâmes en paix. Dès que nous lui tournâmes le dos, elle se mit à lisser son plumage et à encourager de sa voix ses perdreaux, lesquels bien qu’âgés de sept jours seulement prirent leur vol avec une aisance et une joie indicibles. Je fus charmé de leur avoir permis de s’envoler.

« Cette Perdrix se gorge l’été et l’automne de diverses baies, de bourgeons, etc. On a prétendu que cet oiseau était si peu méfiant, que sa couvée entière pouvait être capturée par la personne qui commencerait à tirer celle qui serait le plus près du sol, ensuite sa voisine ; mais je n’ai jamais été assez heureux pour réaliser ce fait moi-même. »

La chair de cette Perdrix n’est mangeable que lorsqu’elle s’est nourrie de fruits ; pendant l’hiver lorsqu’elle ne subsiste que de feuilles d’arbres ou de bourgeons, elle acquiert une amertume fort désagréable.

Le mâle porte un costume varié de brun-noir et de gris clair ; les ailes sont nuancées d’un jaune gris ou foncé ; les rémiges, brunes ; la frange extérieure des primaires, tachetée de jaune ; la queue, noirâtre-brun, terminée de rougeâtre-jaune ; les parties inférieures, noires ; les plumes près de la gorge ont une tache blanche près de leur extrémité ; une bande composée de taches blanches derrière l’œil ; les couvertures caudales inférieures, abondamment marquées de blanc.

Longueur totale, 15 , envergure, 21 .

La Perdrix de savane est distribuée, et couve de l’État de New-York jusqu’au Labrador, et de là jusqu’à la Mer Polaire. Elle émigre partiellement en hiver.