du propre bruit de sa voix, qu’il en oublie l’univers et jusqu’à la méchanceté de l’homme, qui profite du tapage et de son émotion pour s’approcher de lui traîtreusement et l’occire. »
Une tradition religieusement transmise de père en fils parmi les Canadiens, va à dire, que lorsque le chasseur tire d’abord sur la perdrix qui est perchée sur la plus basse branche d’un arbre, il peut se rendre maître de toute la bande, s’il a soin de commencer par la plus basse ; cette tradition est combattue par Audubon. « Cela a pu avoir eu lieu, dit-il, lorsque la maigreur ou la faim les rendaient inactives, mais jamais autrement. » Quand une perdrix se pose sur un arbre, après avoir été alarmée, elle ne bougera pas, se dressera sur ses pieds : c’est le moment de l’approcher. Audubon remarque que lorsqu’il y a une épaisse couche de neige dans la forêt, la perdrix se précipitera sur la neige, s’enfoncera dedans et se montrera à sept à huit pieds de l’endroit où elle avait disparu : de cette sorte, les perdrix évitent le chasseur : néanmoins quelquefois, elles ont été capturées lorsqu’elles étaient sous la neige.
La Perdrix à fraise (ruffed) a le bec couleur de corne ; l’œil, rougeâtre couleur de noisette ; au-dessus est un espace sans plume, écarlate ; une espèce d’aigrette orne son chef ; le cou est varié de noir, de rouge, de brun, de blanc et de brun pâle ; les côtés du cou sont garnis d’une touffe de grandes plumes noires, au nombre de vingt-neuf ou de trente qu’elle érige de temps à autre ; le haut du corps couleur de rouille clair, marqué de taches ovales d’un jaune blanc, et d’olive ; la queue est arrondie et dépasse les bouts des ailes de cinq pouces ; elle est d’un roussâtre brun, barrée et nuancée de noir et terminée d’une large bande de noir, entourée de deux étroites bandes de bleuâtre-blanc ; une bande jaunâtre part de la mandibule supérieure à l’œil et le dépasse ; la poitrine et les parties inférieures du cou, d’un brun jaunâtre clair ; les plumes du bas de la fraise sont de même couleur, barrées de roussâtre--